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Chapitre 1
Moi, Pey Tempelton, je déclare solennellement ne pas être sous l'emprise de stupéfiant d'aucune sorte, d'euphorisant quelconque ou d'alcool. Je jure que mon jugement est claire et concis.
L'histoire que je vais raconter est la mienne, et je vous jure qu'elle est vraie. Sans vous demander de me croire sur parole, je vous demanderais de ne pas me traiter de folle. Du moins, pas tout de suite.
Tout à commencé un lundi comme les autres. Pénible, long, monotone et gris. En juin. Malgrès la saison, l'air été frais et le sol couvert d'une fine couche d'eau de pluie. Sierra Vista, Arizona.
Après une journée de cours, je rentrais chez moi en marchant, comme tous les jours, avec mon meilleur ami, Buckle. Cela signifie une forme déformée par une torsion. Je le connais depuis aussi loin que je me souvienne.
Buckle marchait à mon rythme en parlant de manière passionnée, comme il le faisait toujours quand il expliquait le fonctionnement d'une de ses inventions. Depuis plusieurs semaines maintenant, il avait un projet très particulier et très secret aussi. Il n'avait voulu en parler à personne. Pas même moi.
Buckle était un rêveur. Convaincu qu'un jour, ses machines révolutionneraient le monde. Et j'y croyais aussi. Après tout, que serait le monde sans les rêveurs?
Agité comme jamais, il faisait de grands gestes avec ses mains pour imager ses propos et remettait la lanière de son sac de cours qui tombait toutes les trois minutes.
- Donc, tu pourrais l'utiliser à n'importe quelle heure, mais le seul problème que j'ai pas encore réussi à résoudre, c'est qu'il faut que quelqu'un actionne le mécanisme.
Il porta sa main à sa machoire et se gratta en fronçant les sourcils.
- Peut-être qu'un fil et un minuteur feraient l'affaire mais le retour devrait dans tous les cas être actionné manuellement de l'autre côté...
Je décidais de le couper.
- D'accord, mais, Buckle, je n'ai toujours pas compris à "quoi" sert la machine. Par contre, tu as parfaitement expliqué comment s'en servir.
Je lui souris et il s'arrêta de marcher, me regardant fixement.
- C'est ce que j'essaye de t'expliquer depuis tout à l'heure! Il pose une main sur mon épaule gauche. C'est ce dont on parle depuis qu'on est tout petit. Et j'ai réussi! Mais j'ai besoin de le tester sur quelqu'un. Alors, pourquoi pas toi?! Depuis qu'on est gosses, on lit des tas de livres, rêvant d'explorer ces mondes, d'interagir dans les histoires, de sauver des personnes, d'apprendre à les connaitre, de goûter à tout ces mystères!
Je recula un peu en levant la main.
- Attends un peu, répondis-je en souriant. Je ne comprends toujours pas. De quoi est-ce que tu me parle?
- C'est génial. Je suis génial! J'y travailler depuis quoi? Un mois. Je voulais te faire la surprise pour ton anniversaire. Mais c'est dans deux semaines, ajouta-t-il en balayant l'air avec une main. Je ne pouvais plus attendre pour te le dire et surtout te le montrer!
Je n'ai pas eu le temps de répliquer quoi que ce soit que déjà il me tirais par le bras et nous faisait avancer. Une fois arrivés devant sa maison, il ouvrait la porte de sa clôture et on entrait dans son jardin. Il ne voulais plus répondre à aucune de mes questions tant qu'on ne serait pas arrivés dans son "labo".
C'était une pièce au sous-sol qu'il avait aménager en laboratoire improvisé pour pouvoir inventer ses machines.
Buckle est quelqu'un d'intelligent. Très, intelligent. Son laboratoire avait l'impression d'avoir été mis à sac. Je pouvais apercevoir une montagne de papier froissés sur sa table de travail, des habits traînaient un peu partout sur le sol et son canapé avait des traces de ses derniers repas. Et au milieu de la pièce, une machine qui ne ressemblait à aucune de celles qu'il avait déjà pu créer par le passé.
Je m'approchait doucement cette étrange machine qui clignotait. Je tournais autour en observant les boutons de couleur, les écrans ainsi que la poignet de la porte. La machine en elle-même n'était pas immense. Au bas-mot, elle faisait environ 3 mètres et ressemblait plutôt à une cabine téléphonique anglaise.
Je sais ce que vous pensez. Et la réponse est oui, elle ressemble vraiment au Tardis. Sauf qu'au lieu du bleu, elle est complètement noire et que des petits boutons blancs clignotent sur une bande en haut de la machine, juste à côté de plusieurs panneaux remplient par toutes sortes de calculs.
Après quelques secondes d'impatience, Buckle s'approchait de moi.
- Alors ? me demanda-t-il. Qu'est-ce que tu en penses?
Je réfléchis, puis haussais les épaules.
- Je ne sais pas trop quoi te dire, je n'y connais rien. Mais c'est sûrement la plus bizarre de toutes les machines que tu ais jamais construite.
- Prête à faire un tour? me dit-il avec un sourire étincelant.
Je le regardais en face alors qu'il réajustait ses lunettes sur son nez.
- Tu rigole là? je haussai un sourcil.
- Oh, je t'en pris! il leva les yeux au ciel. Toute ta vie tu en a rêvé! Tu n'as jamais cessé de me le dire, tu en meurs d'envie et maintenant tu hésite?! Maintenant que j'ai enfin trouvé le moyen d'y parvenir?!
Je me retournais une dernière fois vers la machine, silencieuse.
- Tu trouveras toujours quelque chose à dire, pas vrai? je lui demandai.
- Comme toujours... Et, en plus... Je ne peux pas actionner la machine et être à l'intérieur en même temps...
Je lâchai un rire sans bouger. L'étrange machine semblait me fixer. Avec tout de même une point d'espoir, même si je ne me faisais pas à l'idée, je regardais Buckle qui s'avança vers moi.
- D'accord. Mais ne me fait pas regretter de dire oui.